La Franqui

10:25



C'est une escapade qui date un peu, mais dans un des lieux les plus magiques que j'ai pu visiter ces derniers temps. Pourtant, tout ne s'était pas organisé en ce sens, le but même du voyage n'était pas de voir du pays mais bien de faire rouler la nouvelle 504 d'Hugo.


 Au milieu des paysages du Minervois, d'un ocre séché comme si on avait oublié de faire pleuvoir ici, la nature fait figure de résistante majestueuse. Les fleurs blanches qui poussent malgré tout, ces arbres biscornus qui font mine d'avoir passé mille tempêtes, tout ça donne l'impression de partir à l'aventure. Je l'avoue, à cela s'ajoute le bruit du moteur qui évoque plus le charme rustique de la moissonneuse que celui du bolide coupé sport d'un parisien partant en week end.




Cette photo est un instant factice, pris sur le vif je ne pouvais m'empêcher de capturer cet instant. (Non, pour de vrai cette photo est une parmi une cinquantaine, mon objectifs et moi même étant confrontés aux cahots de la route, aux caprices du moteur et au vent tempétueux. Très peu des photos qui en sont ressorties ont réussi l'exploit de saisir un coin d'herbe ou un bout de ciel. Je n'ai donc pas poussé la farce jusqu'à rendre l'horizon plane et la lumière parfaite, ce qu'une retouche m'aurait permis.)



Nous approchions donc de notre destination, ne me demandez pas comment, j'ai même pu tenter un somme sur la banquette en sky (le roulement du moteur aide un peu). Quand tout à coup nous nous sommes faits doubler par une dame qui avait l'air de vouloir nous faire passer un message. Ces signes, non pas dénués de bienveillance ou de volonté nous étaient pourtant tout à fait hermétiques! Un doute s'est donc installé en nous, quelque chose ne tournait pas rond, mais ne constatant aucun problème dans la mécanique de précision de notre bolide, nous avons décidé de continuer notre trajet.
Une fois arrivés et garés en bord de mer, et devant l'hilarité à peine masquée des passants, il était clair que notre champion battait de l'aile et qu'une de ses roues ne tenait plus le choc.
...
Cependant, devant ce problème qui m'aurait demandé des heures de réflexion, de doute, d'angoisse, de schémas et de sueurs, Hugo a eu cette remarque aussi judicieuse de salvatrice : "ça attendra qu'on revienne".
En effet, devant ce spectacle, que pouvions-nous dire?





Aussi, lorsque nous nous sommes dessidés à rejoindre cette bande de terre qui sépare deux mers (tache poétique mais non moins fastidieuse), nous nous sommes rendus compte que les couleurs de ce paysage changeaient de minutes en minutes.



Moins cher qu'une place de cinéma, les bruits de pop corn en moins et l'ai iodé en plus, que demande le peuple? j'y serais restée des heures, n'est-ce pas là l'incarnation de la quiétude?
Devant ces envolées lyriques, certains sont plus terre à terre. Pendant qu'une nouvelle révolution chromatique eu lieu sous nos yeux....



 ... d'autres étaient plus préoccupés par la façon dont nous allions regagner notre toit, tâche certes moins lyrique mais beaucoup plus ardue et pragmatiquement utile.



Une fois le destrier remis sur pâtes, nous avons pu rentrer avec la nuit. 
Ceux qui habitent cette région doivent avoir l'habitude de tous ces sujets d'émerveillement, mais j'aime croire que ces petites choses n'ont que peu d'impact sur notre monde évolué, mais qu'elles ont un formidable pouvoir d'ouverture.

Merci de m'avoir lue! ☺︎

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